- Problème par rapport au temps: difficulté d'intégrer la notion de long-terme, pensée actes=sans conséquences fondée sur un manque de prise de responsabilités, mauvaise estimation des répercussions d'un acte du fait de l'intensité émotionnelle passagère personnelle sans perspective de continuité dans le temps. Monde vu à travers le filtre explosion puis rétablissement de la normale projeté sur les autres, d'où décalage avec leur réalité (cf continuité).

=> Notion de responsabilité: tout n'est pas qu'une question de ressenti, devoir d'intégrer le rapport cause/conséquences d'un acte. Ne pas prendre l'acte isolé comme indépendant/détaché du monde réel, d'où devoir d'assimilation de l'interaction constante moi/le monde. Nécessité d'intégrer le rapport d'échange: l'autre agit sur moi mais j'agis moi aussi sur lui, je ne suis pas impuissante tel que je le ressens, mes actes/paroles ont un effet et s'inscrivent eux aussi dans le principe de réalité cause/conséquence, je ne vis pas en dehors séparée par un mur mais en plein dedans. D'onc sentiment de dépersonnalisation illusoire; je ne suis pas coupée du monde, pieds et poings liés quant à mon pouvoir d'agir sur lui.

=> Nécessité d'intégrer la notion d'illusion: être trompé sur la réalité par des émotions déréglées et les prendre avec naïveté pour référents universels, se laisser emporter par elles à cause de leur intensité sans prendre en compte leur adéquation à mes valeurs/convictions - entraîne baisse constante de l'estime de soi, perpétue trouble identitaire et nuit aux relations interpersonnelles. Devoir de vérifier si adéquation direction émotions (éphémères)/ce que je veux profondément pour moi selon le principe de long-terme (prise de perspective).

=> Lorsqu'intuition très forte (sentiment) "c'est ça la vérité parce que mes émotions me l'indiquent avec acuité", lui opposer jugement "objectif" orienté autour d'un surmoi bénéfique à construire. Nécessité de prise de recul directe sur le moment (adéquation à la situation/principe de réalité à appliquer sans décalage), pas après-coup. Implication: ne pas vivre uniquement ses désirs immédiats (moment présent) sans prise en compte de la continuité/répercussion dans le temps d'actes spontanés/ponctuels. Devoir d'intégrer qu'actes ponctuels=conséquences à long terme, pour soi et pour les autres. Les émotions n'indiquent pas nécessairement le chemin bénéfique, même pour soi. Pensée égoiste assouvissement des désirs sans résistence ni analyse à froid=peut nous desservir à long terme malgré les apparences (illusion).

- Problème avec la notion de pensée à froid: jugement faillible, difficulté de déterminer si pensée mue par "ce que je veux dans le fond" (conscience) ou bien "ce à quoi me poussent mes schémas traumatiques" (décalage par rapport à la réalité présente, retour vers le passé, assouvissement des fixations/angoisses morbides).

=> Nécessité d'analyse après identification des fixations traumatiques:

"Je suis impuissante, je n'ai aucune influence sur les évènements" (angoisse de perte de contrôle prise comme réalité) Faux, je l'ai été il y a longtemps dans une situation précise qui m'a marquée, mais aujourd'hui j'ai toutes les cartes en main pour changer les choses, je ne suis plus une enfant. 

"Même si je ne fais rien, tout va rentrer dans l'ordre pour moi, c'est le cours naturel des choses" (pensée magique). Faux, le monde ne va pas s'adapter à mes envies simplement parce que je le désire très fort, il faut que j'agisse pour obtenir ce que je veux et provoquer les évènements, ils ne viendront pas d'eux-mêmes.

"Je dois m'adapter de manière à correspondre aux attentes (fantasmées) de l'être aimé": Faux, ce n'est pas la soumission qui provoque l'amour mais l'affirmation et l'estime de soi, l'autre a besoin de savoir où s'arrête son territoire et où commence le mien pour qu'il puisse y avoir échange et non dépendance.

"Je me soumets/m'aliène = preuve d'amour ultime = l'autre devrait m'aimer parce que je l'aime". Faux, les autres ne nous aiment pas parce qu'on les aime (dépendance) mais parce que ce qu'on leur offre à travers notre existence propre/épanouissement correspond à leurs attentes/valeurs (libre échange).

"Il faut que tout le monde m'aime". Faux, si tout le monde m'aime c'est que je m'adapte à tous, or si je m'adapte à tous je m'aliène, perds mon individualité et mon intégrité, dès lors je n'existe pas et trompe tout le monde (mensonge sur la marchandise) en même temps = impossibilité de relation authentique, relation stérile non nourrissante fondée sur la recherche d'amour opportuniste à tout prix. Pour me respecter et respecter l'autre (interdépendance) et que l'échange (mode de relation aux autres sain) soit possible, je dois me permettre d'exister en tant qu'individu complexe clairement délimité. Si je veux qu'on m'aime authentiquement sans tromper personne (ni les autres, ni moi-même que je trahis/blesse en permanence lorsque je ne me permets pas l'individuation), je dois accepter le risque qu'on ne m'aime pas.

"Si quelqu'un ne m'aime pas, c'est que je ne vaux rien". Faux, si quelqu'un ne t'aime pas, c'est que vos deux personnalités ne sont pas compatibles, ça ne remet ni de près ni de loin en cause ta valeur. Il faut s'y résoudre et ne pas diminuer son estime de soi (différence avec l'amour propre) à chaque incompatibilité. C'est la qualité d'une relation qui compte, et si elle n'est pas authentique, elle n'a aucun intérêt, ce n'est pas nourrissant de vivre dans le mensonge et l'inégalité/souffrance/atrophie, ni pour celui qui souffre, ni pour celui qui rejette l'autre.